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rel, et qu’il avait su les visites qu’elle faisait dans la rue de Portland, sans paraître instruit que Belfield eût une sœur. Deux accusations de cette nature, si sérieuses en elles-mêmes, et si préjudiciables à sa réputation, la saisirent d’horreur et de consternation, et servirent même, en quelque manière, à lui faire excuser sa conduite injurieuse.

Comment de pareils rapports, aussi faux et aussi calomnieux, s’étaient accrédités, et par quelles voies obscures on avait trouvé moyen de les faire parvenir jusqu’à M. Delvile ; c’est ce qu’il lui était impossible de deviner. Elle était sûre que ce ne pouvait être l’effet d’un pur hasard, puisque ces deux objets avaient quelque chose de vrai et de spécieux ; quoique les faits eussent été cruellement altérés, et qu’en les dénaturant on les eût aggravés. Ces réflexions la conduisirent insensiblement à considérer qu’il n’y avait que très-peu de gens qui eussent non-seulement quelqu’intérêt, mais même la faculté de publier de pareilles