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CHAPITRE III.

Consternation.


Le voyage fut triste. Madame Charlton, extrêmement harassée par la précipitation extraordinaire avec laquelle elles avaient fait la route, et la fatigue de corps et d’esprit qu’elle venait d’essuyer, ne put continuer à voyager aussi vîte. Cécile était aussi beaucoup moins pressée qu’en allant ; elle n’espérait point, à son retour, rencontrer rien qui pût lui causer le moindre plaisir. La malheureuse course qu’elle venait de faire ne lui laissait que le regret de l’avoir entreprise, et ne lui présageait pour la suite que du chagrin et des mortifications. L’indisposition de madame Charlton, loin de diminuer après son retour, ne fit qu’augmenter ; et Cécile qui ne la quittait pas, eut encore le chagrin de croire qu’elle en était la cause. Elle imaginait que tout