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votre indifférence, toute votre froideur ; continuez à user du pouvoir que vous avez d’inspirer des sentiments que vous ne partagez jamais. Rien ne me sera aussi dur, aussi cruel que de vous entendre parler de séparation : et cependant, repartit-elle, après l’opposition qui ne nous permet plus de penser à l’alliance projetée, comment pourrais-je l’éviter ? Fiez-vous en à ma probité, accordez-moi seulement la confiance que je crois mériter, et alors notre union ne rencontrera plus d’obstacles, et je suis certain que vous n’aurez jamais lieu de vous en repentir. Juste ciel, quelle demande me faites-vous ! C’est bien dans ce cas qu’une confiance aveugle et entière serait une véritable folie. Vous doutez donc de ma probité ? vous me soupçonnez de… — Non, croyez qu’il n’en est rien ; mais dans une affaire de cette importance, quel meilleur guide puis-je choisir que ma propre raison, ma conscience, les notions que j’ai de ce qui est juste et de ce qui ne l’est pas ? Cessez donc de m’affliger