Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 5 an III.djvu/93

Cette page a été validée par deux contributeurs.

m’aviez fait espérer ! voilà la récompense de mes tourments, et la manière dont vous remplissez vos engagements !

Cécile, frappée de ces reproches, fit un pas en arrière ; mais tandis qu’elle hésitait, incertaine de ce qu’elle lui répondrait, il continua : Vous êtes insensible à ma douleur et sourde à mes prières ; empressée à m’abandonner et à me condamner, vous ajoutez plutôt foi à de vagues conjectures, qu’à tout ce que vous avez pu connaître de mon caractère et de ma probité ; vous êtes disposée à me croire criminel sans en savoir la raison, sans daigner me dire pourquoi vous êtes si décidée à m’interdire votre présence. L’assurance même que je serais coupable, pourrait à peine me faire autant de tort que le seul soupçon de mon crime.

Irai-je une seconde fois, s’écria Cécile, m’exposer à une pareille scène ! Non, jamais !… Je suis assez punie de ma faute pour ne plus y retomber. Au reste, si je mérite vos reproches, je ne suis plus digne de votre estime, cessez donc de