Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 5 an III.djvu/69

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Jamais, s’écria-t-il vivement, il ne me sera possible de vous quitter avant d’en être informé. Je vous l’ai déjà dit, monsieur, tout ce qui est clandestin entraîne avec soi l’idée d’une action condamnable, et répugne si fort à ma façon de penser, que jusqu’à ce que vous me dégagiez de la promesse que je vous ai faite si mal-à-propos, je ne saurais avoir le moindre repos, parce que je serai toujours en contradiction avec moi-même.

Reprenez donc votre paix et votre tranquillité, repartit Delvile très-ému et très-piqué ; je vous rends votre promesse !… Il y aurait trop d’inhumanité à vous enchaîner, à vous contraindre ; cela ne me rendrait point heureux ; écoutez-moi cependant, et réfléchissez un instant avant de me réduire au désespoir. Je n’entreprendrai point actuellement de combattre vos scrupules ; je gémis du pouvoir qu’ils ont sur votre esprit ; quoique je n’aye rien de nouveau à leur opposer, tout ce que je puis vous