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lui en coûtait infiniment d’exposer sa digne et vieille amie à tant de fatigues et de dangers : mais la situation où elle se trouvait, ne lui laissait d’autre ressource que d’accélérer son voyage le plus qu’il lui serait possible, afin de se faire auprès de Delvile un mérite de sa ponctualité à venir le joindre, et lui rendre plus supportable le refus de remplir les autres engagements qu’elle avait pris avec lui. Elles continuèrent leur route, et le reste du voyage se fit tranquillement et sans mauvaise rencontre. Cécile, convaincue que son secret était généralement connu, et fâchée d’avoir différé si longtemps à se rétracter, ne prévoyait pour elle-même que de nouvelles mortifications et de sanglants reproches de la part de Delvile. Il était près de dix heures du soir lorsqu’elles arrivèrent dans Pall-Mall. Elles n’eurent pas de peine à trouver la maison dont Delvile leur avait donné l’adresse, le domestique qui les avait devancées ayant prévenu les propriétaires de leur arrivée.

Cécile compta avec beaucoup d’inquié-