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dans Pall-Mall ; et alors, après lui avoir exposé ses doutes, avoué l’inquiétude qu’ils lui causaient, de piquer à la fois sa générosité et sa fierté, en le déliant des engagements qu’il avait pris avec elle. Il lui restait fort peu de temps pour délibérer : son plan fut presqu’aussi-tôt adopté que formé ; et tous les instants étant précieux, elle fut obligée de reveiller madame Charlton, pour lui communiquer la lettre de Delvile et la nouvelle résolution qu’elle venait de prendre.

Madame Charlton n’ayant d’autre desir que celui de contribuer au bonheur de sa jeune amie, consentit à ce voyage, et lui promit affectueusement de l’accompagner. Quoique Cécile craignît pour elle la fatigue du voyage, elle sentait trop combien sa présence lui était nécessaire, pour hésiter à profiter de ses bontés. On fit venir une chaise et des chevaux de poste, et elles se mirent en route, escortées par deux laquais à cheval.

À peine étaient-elles éloignées de deux milles qu’elles rencontrèrent M. Monckton