madame Charlton, et lui communiquèrent le résultat de leur conférence. Elle n’approuva d’abord point le projet du mariage secret ; mais elle était trop satisfaite de voir enfin sa jeune amie au moment de s’établir, pour s’opposer à rien de ce qui pouvait le hâter.
Delvile demanda encore qu’on lui indiquât à qui il pourrait confier leur secret. Cécile se rappella sur-le-champ M. Monckton ; mais étant presque sûre qu’il désapprouverait ce mariage, elle eut quelque peine à se résoudre à le nommer. Sa longue et constante amitié, son empressement à l’obliger, à lui donner ses conseils, et la promesse qu’elle lui avait faite de ne rien entreprendre sans son avis, tout concourut à lui persuader que, dans une circonstance aussi importante, elle lui devait de la confiance, et qu’elle serait coupable, si elle ne l’informait pas de son dessein. Ce fut donc sur lui qu’elle jetta les yeux ; mais ne voulant pas lui en parler elle-même, Delvile, aussi prompt à agir, que fertile en expédients,