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de vaincre, continua ses sollicitations. Consentez à être à moi, s’écria-t-il, charmante Cécile, et tout ira bien. M’ordonner de m’adresser à mes parents, c’est me perdre pour toujours. Épargnez-moi donc cette démarche inutile, et sauvez-moi les remontrances d’une mère dont les moindres volontés m’ont toujours été sacrées, dont les désirs ont été des lois. Ô généreuse Cécile, évitez-moi l’affreuse alternative de blesser son cœur maternel par un refus absolu, ou de déchirer le mien par les tourments affreux qui seraient les suites inévitables d’une obéissance forcée ? Hélas ! s’écria Cécile, il est impossible que je puisse vous donner aucun conseil. Et pourquoi ? Une fois à moi, irrévocablement à moi… — Non, ce ne serait qu’irriter… et irriter au point de ne plus espérer de pardon. — En vérité, vous vous abusez : ils ne sont point insensibles à votre mérite ; votre fortune est telle qu’ils la désireraient. Fiez-vous en donc à moi, lorsque je