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dame Delvile, et je sors. Je reviendrai demain matin pour savoir comment elle aura passé la nuit ; je laisserai quelques instructions, et partirai tout de suite avec monsieur Delvile : il compte pourtant revenir ici au bout de huit jours, afin de conduire sa mère à Bristol. En attendant je me flatte de parvenir à le réconcilier avec son père, dont les préjugés sont plus enracinés et plus invincibles que jamais. Il serait étrange, dit Cécile, que dans cette circonstance leur réconciliation fût si difficile. Cela est vrai ; mais il y a bien du temps qu’il n’est plus jeune ; il n’a jamais connu les passions tendres, il les regarde chez son fils comme dérogeant à l’honneur de ses aïeux. Il faut avouer aussi que, s’il n’existait pas un petit nombre d’hommes de cette espèce, il resterait à peine une seule famille dans le royaume, qui pût remonter jusqu’à son bisaïeul. Quant à moi, je ne suis point de ce caractère ; mais au reste, quoique celui de M. Delvile me paraisse étrange, je ne le trouve pas plus ridicule