Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 5 an III.djvu/218

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ployer tout le crédit qu’elle avait sur lui pour le calmer. Malheureusement son émotion était encore plus forte que celle de son époux ; elle me déclara qu’elle était obligée de le quitter, et m’enjoignit de lui donner tous les moments dont il me serait possible de disposer. Je restai donc auprès de lui pendant l’absence de madame ; et dans le cours de nos entretiens, il m’a avoué le chagrin cruel qui le dévorait, causé par les nouvelles qu’il venait d’apprendre de son fils. Cécile aurait voulu lui demander comment elles lui étaient parvenues, et par qui ; elle n’en eut pas la force, et il continua.

J’étais encore auprès du père, lorsque monsieur Mortimer est arrivé en poste chez moi pour m’amener ici. On m’a envoyé chercher : il m’a informé très-exactement de tout ce qui s’était passé ; car il savait, à n’en pouvoir douter, que je n’ignorais pas la véritable cause d’où provenait tout le mal. Je lui ai dit l’embarras où je me trouvais, ne sachant comment je ferais pour quitter son père ;