n’est que naturel ; c’est la sublimité d’un ange, et tout ce qu’une femme a de plus attrayant… Mais quelle est la personne à qui nous puissions nous confier ? À qui puis-je remettre mon contrat ? et des mains de qui recevrai-je un trésor qui fera tout le bonheur du reste de mes jours ? — Où trouver, s’écria Cécile, un ami qui, dans ce moment critique, veuille me dire ce que je dois faire ? Vous en trouverez un, lui répondit-il, dans votre propre cœur ; faites-vous seulement à vous-même cette simple question : quelle vertu, quelle loi s’oppose au don de votre main ? — C’est le devoir, puisque ce mariage sera contraire à la volonté de vos parents. Mais n’est-il pas des occasions où il est permis de ne pas s’y soumettre ? et ne suis-je pas d’âge à choisir moi-même la compagne de ma vie ? Ne serez-vous pas dans peu de jours maîtresse absolue de vos actions ? Ne sommes-nous pas l’un et l’autre indépendants ? Votre fortune n’est-elle pas à votre disposition ? et les biens de mon père ne
Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 5 an III.djvu/21
Cette page a été validée par deux contributeurs.