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tit Cécile ; vous ne m’avez jamais offensée. J’ai toujours connu… toujours été sûre… Elle ne put en dire davantage.

Pénétré d’un embarras et d’une anxiété qui n’étaient que trop visibles, il eut peine à s’empêcher de tomber à ses pieds ; mais après un moment de silence et de réflexion, il lui dit : je conçois tout le prix de l’indulgence généreuse que vous m’avez témoignée ; j’en conserverai toute ma vie la plus sincère reconnaissance, et je me repentirai toujours d’en avoir abusé ; je ne vous demande point de vous ressouvenir de moi… Je vous souhaite trop de bonheur, et des idées plus agréables que celles que pourrait vous procurer un pareil souvenir ; je ne veux pas vous faire souffrir plus long-temps. Vous direz à ma mère… non, cela est inutile… Le ciel vous préserve, mon angélique Cécile !… miss Beverley !… Le ciel vous guide, vous protège et vous bénisse ! Et si je ne vous revoyais plus, si ce triste moment était le dernier… Puissé-je du moins apprendre bientôt que vous avez