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cuper de moi… Je ne vous dis point adieu… Je ne le pourrais ! Je voudrais pourtant bien vous assurer du profond respect ;… mais il vaut encore mieux me taire. Beaucoup mieux, s’écria Cécile avec un sourire faible et forcé. Ne perdez donc pas un instant, et hâtez-vous de vous rendre chez le docteur Lyster. Je vais partir, répondit-il en s’avançant vers la porte ; quand il y fut, il s’arrêta, et se retournant, il ajouta : je voudrais encore dire une seule chose… J’avoue que j’ai été emporté, violent, déraisonnable : j’ai blâmé la noblesse même de cette conduite, qui excitait mon admiration, mon estime, mon attachement pour vous ; je ne saurais oublier la douceur avec laquelle vous m’avez supporté, dans le temps où je vous offensais le plus grièvement, par mon impatience et mes emportements ; j’en ai les plus vifs regrets ; je vous en demande bien sincèrement pardon ; et si, avant mon départ, vous daignez me l’accorder, il me semble que je vous quitterai avec moins de douleur. Ne parlez point de pardon, repar-