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qu’elle aurait ratifié la décision de sa mère, ses combats intérieurs cesseraient-ils ? renoncerait-il pour toujours à ses prétentions ? C’était-là ce qui causait son incertitude, et le principal objet de ses réflexions. Quelle que fût néanmoins sa conduite, elle était bien décidée à ne point se laisser ébranler, et à persister dans sa résolution ; c’était à cela seul que se bornait toute son ambition ; mais elle craignait d’être témoin de la douleur de Delvile, et elle redoutait encore plus la faiblesse de son propre cœur.

Le lendemain matin, elle vit à regret que monsieur Arnott l’attendait au bas de l’escalier, et qu’il était si affecté de son départ, qu’il la conduisit à sa voiture sans avoir la force de lui dire un mot. Elle arriva de très-bonne heure chez madame Charlton, et retrouva sa vieille amie à peu près dans le même état où elle l’avait laissée. Elle lui apprit la raison pour laquelle elle avait avancé son retour, et la pria d’empêcher que ses petites filles la quittassent, afin que la conférence qui