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à la société de son frère. Cécile évita de répondre à ses questions ; et madame Harrel charmée d’avoir occasion de répéter ses lamentations, eut bientôt oublié ce qui regardait son amie.

Il n’en fut pas de même de M. Arnott. Lorsque Cécile descendis pour déjeuner, elle s’apperçut avec chagrin qu’il n’avait pas mieux dormi qu’elle : une visite aussi subite, aussi inattendue de la part d’une personne à laquelle, malgré le peu d’encouragement qu’il en avait reçu, il n’avait jamais pu penser avec indifférence, était pour lui un sujet de conjectures et de surprise, qui avait ranimé toutes ses espérances et toutes ses craintes. Il n’osa cependant pas renouveler les questions que sa sœur avait perdues de vue. Quelle que pût être la cause de la visite de Cécile, il se trouvait encore trop heureux de jouir de sa présence. Il ne tarda pas à s’appercevoir de sa tristesse ; ce qui ne manqua pas de redoubler la sienne. Madame Harrel lui trouva aussi l’air malade ; mais elle attribua