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à l’admettre dans sa famille, lui fit pour tout remerciement une simple révérence, et madame Delvile s’étant assise auprès d’elle, continua : vous avez eu la bonté de m’écrire que mon fils était ici ; l’avez-vous vu ? Oui, madame, répondit-elle en rougissant ; il n’a été ici qu’un moment. Et sait-il que j’y suis ? Non… Du moins, je crois qu’il n’en sait rien. L’épreuve qui l’attend va donc lui être bien pénible ; j’ai une tâche bien rude à remplir vis-à-vis de lui. Comptez-vous le revoir ? Non,… oui,… peut-être… en vérité à peine je… Elle bégaya ; et madame Delvile lui prenant la main, et voyant qu’elle avait de la peine à respirer, lui dit : miss Beverley, pourquoi le verriez-vous encore ? Cécile fut étourdie de cette question, et baissa les yeux sans pouvoir répondre.

Considérez, continua madame Delvile, que pour votre repos, vous devez éviter soigneusement de vous revoir ; vous ne feriez que vous rendre plus malheureux : votre mariage ne saurait avoir lieu ; vous