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sa manière de penser à son égard, sa tranquillité en était altérée.

Mais, monsieur, lui dit madame Charlton, quelles raisons auriez-vous d’être persuadé que vos parents s’opposeraient à votre mariage ? Ne feriez-vous pas mieux de savoir ce qu’ils pourraient alléguer ? Je ne le sais que trop, madame, repliqua-t-il. Depuis que je suis au monde, leurs principes ont toujours été les mêmes, et leur langage n’a jamais varié ; m’adresser à eux pour leur demander un consentement que je suis sûr qu’ils ne m’accorderont pas, serait chercher à les rendre responsables de tous les maux qu’un pareil refus me causerait. — Et s’ils sont assez cruels pour cela, méritent-ils que vous les ménagiez ? dit madame Charlton. Parlez-leur cependant, et alors vous aurez fait ce que vous deviez ; s’ils s’obstinent à être injustes, rien ne vous empêchera plus d’agir et de travailler à votre bonheur. Braver leur autorité, reprit Delvile, serait plus offensant que de s’y soustraire ; demander leur consentement, et après leur