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lontés de la mère, il ne s’agissait plus que de soutenir cet effort avec la dignité convenable, et de recouvrer la tranquillité. Mais elle se rappela pour lors avec peine la conduite froide et réservée qu’elle avait eue avec madame Delvile. Cette dame n’avait fait que ce qu’elle croyait être son devoir, et rien que ce qu’elle-même avait prévu de sa part. Si au commencement de sa visite, et tandis qu’elle doutait encore de l’issue, elle avait paru sévère ; aussitôt qu’elle avait apperçu une lueur de succès, elle était devenue douce, tendre et affectueuse. Cécile condamnait donc pour cette raison le ressentiment qu’elle avait trop écouté, et désira sincèrement de réparer, à l’égard de madame Delvile, tout ce qui s’était passé. Elle s’affermit encore dans cette résolution, en réfléchissant combien la félicité qu’elle s’était promise en épousant Delvile aurait été troublée par l’idée humiliante de s’être introduite dans une famille qui l’y aurait vue à regret, et peut-être l’aurait méprisée. Plus elle l’estimait et l’aimait, plus