Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 5 an III.djvu/115

Cette page a été validée par deux contributeurs.

d’exiger de vous une conférence aussi pénible ; mais cette ressource était l’unique qui me restât. Je n’avais aucun droit, quel que puisse être mon crédit sur l’esprit de Mortimer, d’en faire l’épreuve, avant que vous y eussiez préalablement consenti. Je regardais mon fils comme attaché à vous par l’honneur ; je savais que vous étiez seule capable de l’affranchir de ses liens. Je vais vous quitter à présent ; car je m’apperçois que ma présence vous gêne. Adieu. Dès que vous pourrez me pardonner, je me flatte que vous n’y manquerez pas. Je n’ai rien à pardonner, madame, répondit Cécile froidement ; vous n’avez fait que soutenir votre dignité, et je ne saurais blâmer que moi-même de vous avoir mise dans ce cas. Hélas ! s’écria madame Delvile, si le mérite et la noblesse d’âme de votre part, l’estime et la plus tendre affection de la mienne, étaient suffisantes pour satisfaire à cette dignité qui vous blesse, avec quel empressement ne désirerais-je pas une fille telle que vous ! Quel plaisir n’aurais-je pas d’unir mon fils à une personne dont les excellentes