constances les plus funestes qui m’ont poussée à cette fatale condescendance, dont le souvenir, jusqu’à la dernière heure, me causera autant de chagrin que de honte.
Je ne m’étonne point, reprit madame Delvile, que dans une situation où la délicatesse était bien moins nécessaire que le courage, miss Beverley ait pu se trouver embarrassée et malheureuse. Un cœur tel que le sien ne pouvait jamais errer impunément ; et ce n’est que parce que je suis convaincue que personne ne connaît mieux qu’elle ce que l’on peut, ou ne peut pas faire, que je me suis hasardée à venir la trouver dans cette conjoncture : c’est sur cette connaissance qu’est fondé l’espoir que j’ai de gagner quelque chose sur l’esprit de celle qui doit décider du sort de toute notre famille. Dois-je continuer, ou jugeriez-vous à propos de parler auparavant ? Non, madame, je n’ai rien à dire. Écoutez-moi donc, je vous en prie, sans prévention, et ne prenez aucune résolution avant que de m’avoir entendue jusqu’au bout ; daignez n’écouter que la raison, la candeur et la