gner votre estime… que je ne vois que trop que j’ai perdue, mais uniquement… Non, vous ne l’avez point perdue, dit madame Delvile ; et si elle a été plus entière, c’est que j’avais cru trop légèrement à une perfection dont la nature humaine n’est peut-être pas susceptible. Tout est donc fini, pensa Cécile en elle-même ; le mépris que j’avais tant redouté est mon partage, et quoiqu’il puisse s’affaiblir dans la suite, il existera toujours !
Parlez donc, et parlez sincèrement, continua madame Delvile ; après cela, accordez-moi votre attention, pour que je vous instruise du but de mon voyage. J’ai très-peu de choses à vous dire, repartit la triste Cécile ; vous m’assurez que vous êtes déjà informée de tout ce qui s’est passé, je ne prétends donc point me faire un mérite de vous l’apprendre : j’ajouterai seulement que la faiblesse que j’avais eue de consentir à ce mariage, m’avait rendue malheureuse ; que la réflexion ne m’avait pas plutôt démontré mon erreur, que j’avais cherché à la réparer en me rétractant : ce sont les cir-