Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 4 an III.djvu/98

Cette page a été validée par deux contributeurs.

dangereuse de votre société, et c’est par l’absence et les voyages que je veux oublier, s’il est possible, le plaisir qu’elle m’a fait éprouver. Cette tâche, monsieur, s’écria Cécile, vous sera facile : puisse le rétablissement de votre santé ne pas rencontrer de plus grands obstacles. Ah, mademoiselle, répartit-il avec un souris forcé et d’un air de reproche, on plaint faiblement les maux qu’on n’a jamais éprouvés. Je ne prétends ni offenser votre délicatesse, ni douter de votre sensibilité naturelle en ma faveur, non, ce ne sont point de pareils motifs qui m’ont porté à vous demander ce moment d’audience, mais uniquement le desir, avant de m’arracher de ces lieux, de vous offrir mon cœur, et de vous découvrir toutes mes pensées. Il s’arrêta un instant ; et Cécile voyant qu’elle ne s’était pas trompée en regardant cette entrevue comme la dernière, réfléchit qu’elle serait courte, et rappela toutes ses forces pour la soutenir avec courage.

Long-temps avant que j’eusse l’honneur