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vers milady Pemberton, elle se rendit au château. En entrant dans la salle, elle trouva qu’il n’y avait plus personne que Delvile qui se promenait, en tenant ses tablettes sur lesquelles il venait d’écrire. La honte et la surprise que Cécile éprouva à sa vue, la firent reculer sans s’en appercevoir. Elle pensait à se retirer quand celui-ci, s’approchant tout-à-coup de la porte, lui cria d’un ton de reproche : Quoi ! vous ne voulez pas même entrer dans une chambre où je me trouve ? Pardonnez-moi, repliqua-t-elle, je craignais de vous déranger. Non, mademoiselle, répondit-il gravement ; vous êtes la seule personne qui ne puisse me déranger : je m’occupais à tracer le brouillon d’une lettre que je vous destinais. Je n’aurais pas pensé à vous écrire, si vous eussiez daigné m’accorder l’entrevue que j’avais pris la liberté de solliciter.

Cécile extrêmement confuse d’une pareille ouverture, ne savait si elle devait s’arrêter ou s’éloigner ; mais voyant qu’il continuait la conversation, elle crut