Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 4 an III.djvu/64

Cette page a été validée par deux contributeurs.

les yeux sur madame Delvile, elle s’apperçut qu’elle la regardait avec un air pénétrant et curieux. Madame Delvile sortit, et pria milady de la suivre pour lui apprendre les détails d’une si étrange anecdote.

Cécile abandonnée à elle-même, éprouvait une agitation inexprimable : la conduite mystérieuse de Delvile paraissait le résultat de quelque intrigue condamnable. Sans doute il avait séduit la simple Henriette Belfield ; et la malheureuse inclination qu’elle aurait voulu pouvoir cacher à elle-même, venait dans l’instant de se manifester à la personne à laquelle elle aurait le plus désiré d’en dérober la connaissance.

Dans cet état, partagée entre la honte, le regret et le ressentiment qui la rendaient immobile, elle fut tout-à coup surprise par l’arrivée de Delvile. Elle tressaillit, changea de couleur, et se disposa à sortir ; il voulut l’arrêter. Ah ! miss Beverley ; trois minutes seulement… lui dit-il. Non, monsieur, s’écria-t-elle, in-