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qu’il ait du moins quelque chose qui remplisse un moment le vide de sa tête.

Le reste de la journée se passa assez désagréablement. Delvile ne parut point ; son père fut chagrin et inquiet ; sa mère, quoique remplie d’attention pour ses hôtes, et faisant des efforts pour n’avoir pas l’air aussi affectée qu’elle l’était réellement, était cependant peu disposée à s’occuper ou à parler d’autre chose que de son fils.

Le lendemain, lorsque le docteur revint, elle se tint à portée de le voir, afin de savoir son sentiment. Elle était assise dans le sallon avec milady Pemberton, lorsqu’il entra pour écrire son ordonnance. Au bout de quelques moments, madame Delvile l’y suivit, et de l’air et du ton le plus inquiet, lui dit : docteur, ne me faites pas languir ; je ne saurais souffrir qu’on me trompe, ni supporter l’incertitude… Apprenez-moi si j’ai quelque chose à craindre, afin que je puisse m’y préparer. Non, je ne crois pas qu’il y ait rien à craindre. Vous ne