Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 4 an III.djvu/51

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ley, vous avez perdu le plus délicieux passe-temps du monde ! Je viens dans le moment d’avoir avec mylord Derfort la scène la plus ridicule dont vous ayez jamais ouï parler. Je lui ai demandé ce qui avait pu l’engager à devenir amoureux de vous… Et il a été assez simple pour me répondre très-sérieusement que c’était son père. Il a raison, repartit Cécile, si l’envie de réunir deux fortunes peut être appelée amour ; et c’est précisément cela que son père a en vue. Mais je ne vous en ai pas encore dit la moitié. Je lui ai répliqué que, comme son amie, je ne pouvais m’empêcher de lui confier que je croyais que vous vous proposiez d’épouser Mortimer. — Juste ciel, milady ! — Oh ! attendez, vous allez savoir pourquoi je l’ai fait : c’est que je l’ai assuré qu’il était convenable qu’il lui demandât une explication. — Êtes-vous folle, milady ? Est-il possible que vous ayez pu lui tenir des discours aussi extravagants ? Oui ; et ce qu’il y a de mieux, c’est qu’il a cru tout ce que je lui ai dit. — De mieux ! Non,