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marques de perplexité qui montraient assez que toute sa félicité dépendait de sa guérison.

Delvile chercha à dissiper leurs craintes en les tournant en plaisanterie, les assurant qu’il serait rétabli le lendemain, et badinant sur l’embarras où se trouverait le médecin d’imaginer un traitement pour sa maladie.

La conduite de Cécile, guidée par la prudence et la modestie, fut ferme et sensée : elle conçut que son inquiétude et sa maladie n’étaient qu’une seule et même chose, et elle espérait que le parti qu’elle avait pris les soulagerait l’une et l’autre. Le docteur Lyster tarda peu à arriver ; c’était un excellent médecin, très-honnête et de beaucoup de bon sens. Delvile, après lui avoir pris gaiement la main, lui dit : je crois, docteur, que vous vous attendiez fort peu à trouver un malade qui, s’il était aussi habile que vous, serait aussi en état que vous de s’acquitter des plus pénibles fonctions de votre profession. Comment, avec une