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le moment, à terminer toutes les inquiétudes à cet égard. Madame Delvile ne s’en laissait pas imposer ; elle observait continuellement son fils, et paraissait n’être pas moins agitée que lui-même. L’embarras de Cécile augmentait à chaque instant ; la difficulté de le cacher devenait de plus en plus pénible ; elle s’accusait d’être la cause de la mélancolie du fils, et cette idée lui donnait un air coupable en présence de la mère. L’explication à laquelle elle s’attendait, la menaçait de nouveaux chagrins, et elle ne put jamais acquérir la force nécessaire pour la soutenir ; son cœur se trouvait oppressé ; la crainte et l’incertitude l’assiégeaient continuellement ; elle avait perdu le sommeil, et son enjouement l’abandonnait. À cette époque, le comte Ernolf et son fils mylord Delfort arrivèrent. Cécile avait d’abord vu ce voyage avec peine, parce qu’ils divisaient l’attention de madame Delvile, qu’elle craignait n’être pas uniquement dirigée sur son fils, et qu’ils la garantissaient d’une partie de