Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 4 an III.djvu/37

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pouvait lui prescrire une conduite aussi mystérieuse ? À la vérité, il ne savait pas qu’elle desirait qu’il en tînt une différente ; mais il ne pouvait ignorer qu’il n’eût autant de droit qu’un autre à chercher à lui plaire.

L’obstacle qui le retenait aurait-il été la clause du testament de son oncle, par laquelle il exigeait que celui qui l’épouserait prît son nom ? Cette condition lui paraissait à elle-même assez désagréable, et cependant elle était si ordinaire dans les cas où il était question d’une héritière, qu’elle ne pouvait l’emporter sur les avantages d’une pareille alliance. Elle se rappela alors Henriette. La lettre qu’elle avait vue entre ses mains l’inquiétait : mais la conviction qu’il n’en était point amoureux, jointe à la certitude que l’intérêt seul qu’il prenait à elle pouvait l’y faire penser, diminuait à cet égard les soupçons qu’elle avait conçus. Milady Euphrasie Pemberton l’embarrassait davantage ; il lui semblait assez probable qu’il y eût actuellement quelque