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un arbre, les éclairs et le tonnerre ayant absolument cessé, et d’y attendre que la grêle eût un peu diminué. Quoique Cécile n’eût jamais été moins disposée à l’obliger, elle se trouvait si incommodée de la violence de l’orage, qu’elle fut obligée d’y consentir. Chaque instant lui paraissait un siècle, et cependant la grêle et le vent ne finissaient point. Ils gardaient le silence l’un et l’autre. Tous deux, quoiqu’éprouvant des sensations différentes, étaient également affligés de ce contre-temps.

Delvile avait eu soin de se placer du côté où le vent soufflait avec le plus de furie ; mais appercevant que, malgré tous ses efforts pour l’en préserver, quelques grains de grêle étaient tombés sur le mantelet de Cécile, il ôta alors son chapeau, et le tint de façon à la garantir mieux.

Il fut impossible à Cécile d’être plus long-temps insensible à ces soins ; et se tournant tout-à-coup vers lui, elle lui dit : Pourquoi cela, M. Delvile ? Que