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lettre, prit de nouveau le parti de Delvile ; la bonne foi avec laquelle il exposait les difficultés qui l’embarrassaient, lui prouvait son honnêteté ; et la manière dont il rendait compte de sa conduite précédente, l’assurait de l’innocence de ses intentions pour la suite. Gardez-vous bien, ma chère fille, s’écria-t-elle, de faire votre malheur en lui refusant votre main : ses principes et son affection sont également dignes de tout votre attachement. Je ne vois pas cependant qu’il y ait aucune nécessité de vous exposer au désagrément d’un mariage clandestin : il n’est point de famille qui ne fût honorée de votre alliance ; celles qui n’auront pas le discernement de connaître tout ce que vous valez sont peu dignes que vous cherchiez à leur plaire, et encore moins de vous posséder. Que M. Delvile s’adresse donc hardiment à ses parents ; et s’ils lui refusent leur consentement, leurs préjugés même seront leur châtiment. Vous auriez fait ce que vous deviez ; et comme ils n’auront agi que par caprice,