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serait une tâche bien plus pénible, dois-je renoncer à mes plus chères espérances, au bonheur de ma vie ? Ah ! ma chère miss, faites cesser ce combat ! ma félicité, ma paix, ma tranquillité sont entre vos mains ; le moment de notre union les assurera pour toujours.

» Il pourra vous paraître étrange que j’entreprène ainsi de braver les parents que je n’ai pas le courage de consulter ; mais la connaissance que j’ai de leur caractère et de leurs sentiments ne me laisse que cette ressource.

» Ils chérissent miss Beverley ; et quoique rien ne pût jamais les engager à renoncer à leur nom, lorsqu’ils la verront une fois dans leur maison, dont elle fera l’ornement, ses vertus, ses talents, sa fortune, leur feront bientôt oublier les projets dont ils sont actuellement uniquement occupés. L’idée qu’ils ont de l’honneur n’est point au-dessous de celle qu’ils se sont formée d’une naissance distinguée ; ils sentiront tout le prix de votre complaisance ; et si dans