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blessure cruelle pour la vanité, ce n’en est point une pour l’honneur.

» Je viens de vous ouvrir mon cœur, de vous faire l’aveu de ma fausse gloire, de vous exposer avec vérité les causes de mon incertitude passée, et les motifs qui me décident à présent. J’ignore comment je dois me conduire ; je crains de vous faire le détail des difficultés que j’aurai encore à surmonter. À peine ai-je le courage de vous parler de la prière qu’il me reste à vous faire.

» Ma famille, confondant l’ambition avec l’honneur, pensait depuis long-temps à contracter pour moi une alliance considérable ; et malgré la répugnance invincible que j’ai témoignée jusqu’à présent, ses vues n’ont pourtant point changé ; je crains donc de faire à cet égard une tentative qui, j’en suis certain, ne réussirait pas.

» Dans une situation aussi désespérée, quel parti prendre ? Faut-il solliciter, quoique certain d’un refus, et braver ensuite l’autorité paternelle ? ou, ce qui