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j’aurais méprisé tous les obstacles ; j’aurais recherché son alliance avec l’ardeur et le courage qu’inspirent l’amour et l’ambition, sans cette clause fatale… Ne soyez point irritée de ma franchise ; qu’elle serve à vous convaincre de la sincérité du changement qu’a produit en moi la connaissance de vos sentiments à mon égard ; vous seule maintenant pouvez faire mon bonheur. Réputation, honneur, opulence, ambition, ne seront rien pour moi ; nul espoir de félicité domestique sans vous. En vous perdant, quelle qu’en pût être la cause, mon malheur serait complet, et rien ne pourrait m’en consoler.

» Quant à ce qui me regarde personnellement, le sort en est jeté ; l’orgueil de famille cède, chez moi, au desir du bonheur : ce nom que j’ai si vainement chéri, ne peut plus être opposé au sacrifice que sa conservation exigerait. J’y renonce ; le mal est, au reste, plus imaginaire que réel ; et quoique ce soit une