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de leurs espérances, ait de bonne heure été imbu des mêmes préjugés. La première leçon qu’on m’a donnée, a été le respect pour la famille dont je descendais, et pour le nom que j’avais reçu en naissant, dont on m’a toujours dit que je devais me regarder comme le dernier soutien : on n’a cessé de m’exhorter à m’occuper des moyens d’en augmenter la dignité et le lustre.

» Cette ambition encouragée par mes parents, cette orgueilleuse idée de mon importance avait acquis avec le temps une force que miss Beverley était seule capable de détruire. Combien n’ai-je donc pas été alarmé, lorsque j’ai connu tout le pouvoir de ses charmes, et que j’ai admiré ses perfections ! Tout ce que la vanité pouvait exiger ; tout ce que l’ambition pouvait prétendre, tout ce que la vertu ou la plus scrupuleuse délicatesse pouvait demander, se trouvait réuni en elle ; et tandis que mon cœur était enchaîné par sa beauté, ma raison se glorifiait de ses fers… Mais, renon-