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où je m’arrachai d’auprès de vous au château de Delvile, je vous fis part des raisons de ma fuite, et je résolus de ne plus vous voir. Je ne vous parlai point alors de ma famille ; les difficultés que je me faisais à moi-même, et qui me détournaient d’aspirer à votre main, me firent croire qu’il était inutile de vous entretenir des obstacles qu’y apporteraient mes parents : de mon côté, il n’en existe plus… les leurs ont encore toute leur force.

» Mon père, sorti d’une maison dont l’opulence a décliné, mais qui n’en a pas moins conservé la fierté, se considère comme le dépositaire de son honneur, auquel le nom de ses ancêtres est inséparablement attaché. Ma mère, issue de la même famille, élevée dans les mêmes principes, a donné une nouvelle force à cette opinion, en l’adoptant elle-même.

» Vous ne serez donc pas surprise, mademoiselle, que leur fils unique, le seul héritier de leur fortune, et le seul objet