Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 4 an III.djvu/192

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Serait-ce d’épouser une riche héritière ? Non, elle a vu que sous cet aspect j’étais capable de lui résister. Ce n’est pas non plus une beauté périssable, qu’un petit nombre d’années peut flétrir, et qui n’a qu’un temps. Non, non ! c’est une compagne pour la vie ; c’est un consolateur dans l’adversité ; c’est une intime amie que je recherche en miss Beverley ; son estime m’est aussi précieuse que son affection ; comment espérer qu’elle m’aimera dans ma vieillesse, si sa jeunesse et les années les plus brillantes de sa vie sont troublées par les doutes qu’elle aurait sur ma probité ? Tout doit être éclairci, et il ne doit rester aucun sujet d’inquiétude qui puisse troubler notre repos. Nous serons sincères maintenant, afin d’être tranquilles dans la suite, et que notre félicité ne soit point interrompue, le temps s’écoulera sans que nous nous en appercevions, et l’amour qui nous aura unis dans notre printemps, nous aidera à supporter les infirmités attachées à la vieillesse, sur laquelle notre complaisance et notre sym-