Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 4 an III.djvu/186

Cette page a été validée par deux contributeurs.

être que très-déshonorants pour moi ; il ne me convient point de les adopter. Vous me rendez bien peu de justice, s’écria-t-il avec chaleur ; un instant de réflexion suffirait pour vous convaincre que, si avant d’être unis, votre honneur est séparé du mien, à l’instant où nous le serions, il cesserait de l’être. Ah ! croyez que je renoncerais plutôt à vous, que de donner la moindre atteinte à cette délicatesse, à cette innocence dont la pureté est sans tache, et qui sont le charme le plus puissant qui m’attache à vous. Eh ! pourquoi donc, s’écria Cécile d’un ton de reproche, pourquoi me proposer un projet de cette nature ? Les circonstances les plus singulières et la nécessité la plus pressante, répondit-il, ont pu seules m’y faire penser. Hier matin même, je me serais encore cru incapable de le former ; mais les cas extraordinaires exigent des résolutions qui le soient aussi. Hélas ! la proposition qui vous révolte si fort est ma dernière ressource. C’est la seule barrière qui existe entre le désespoir et moi, le