Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 4 an III.djvu/182

Cette page a été validée par deux contributeurs.

malice ! s’écria-t-il avec un rire forcé, je ne vous demande point encore de conseil ; il reste quelque chose à faire pour vous autoriser à m’en donner. L’esprit, la pénétration, quelque soit le degré éminent auquel vous les possédiez, ne suffisent point encore pour que vous puissiez vous acquitter de cet office ; il faut que vous soyez revêtue de pouvoirs plus amples ; il vous faut un droit incontestable et un titre avoué, non-seulement par le cœur et par la raison, mais qui ait encore l’approbation des lois et la sanction des cérémonies les plus augustes de la religion.

J’imagine donc, dit Cécile en rougissant, que ce que je puis faire de mieux, sera de m’abstenir absolument de vous donner aucun conseil, puisqu’il est si difficile d’acquérir les qualités nécessaires pour le faire.

Que ma présomption n’attire point votre colère, s’écria-t-il, ma chère miss Beverley : que tout ce que j’ai souffert m’obtiène le pardon de ma témérité ;