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gée. — Ce n’est qu’une imagination de votre part, une pure invention, dit Cécile en rougissant de nouveau. — Non ; je vous assure : cela m’est revenu de plusieurs côtés ; tout le monde pense que votre fortune serait bien propre à réparer ces vieilles murailles et ces fortifications délabrées. D’autres assurent que M. Harrel vous avait vendue à M. Marriot ; et que si vous épousiez Mortimer, vous essuieriez un procès qui absorberait plus de la moitié de votre bien. Il y en a même qui prétendent que vous aviez promis votre main au chevalier Floyer, et qu’ayant appris que ses possessions étaient hypothéquées, vous vous en étiez repentie, et qu’il avait dit publiquement que tout homme qui aurait la hardiesse de vous rechercher en mariage, aurait affaire à lui. Quelques-uns ont été jusqu’à assurer qu’il y avait déjà quelque-temps que vous aviez épousé secrètement M. Arnott, qui n’osait pas l’avouer, parce qu’il craignait que le baronnet ne le forçât à se battre.

Voilà, s’écria Cécile avec un ris forcé,