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un léger sourire : Dois-je vous remercier de votre complaisance à chercher à me réconcilier avec moi-même… ou vous gronder de me prodiguer des louanges que vous savez que je mérite si peu ? Ah ! lui répliqua-t-il, si j’entreprenais de vous louer comme je crois que vous le méritez, s’il m’était permis de dire ce que je pense, je vous paraîtrais extrême dans mes louanges, vous douteriez de mon bon sens.

J’aurais pourtant bien peu de raisons, dit encore Cécile en se levant, de vous reprocher de manquer de bon sens, moi qui me conduis comme si j’avais entièrement perdu le mien. À présent, ne vous obstinez pas à me retenir, vous me feriez la plus grande peine. — Permettez-moi donc, demain matin, de bonne heure, de vous rendre mes hommages. — Non, Monsieur, ni après-demain, ni le jour suivant ; l’entrevue d’aujourd’hui est condamnable, une seconde le serait encore plus ; celle-ci peut passer pour une imprudence… une autre mériterait une autre dénomination plus grave.