Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 4 an III.djvu/170

Cette page a été validée par deux contributeurs.

miss Beverley, lui repliqua-t-il un peu plus sérieusement, pourquoi ce ressentiment ? pourquoi cette injuste douleur ? Mon cœur ne vous est-il pas connu depuis long-temps ? N’avez-vous pas été témoin de ses souffrances ? Pourquoi donc cette réserve déplacée, cette constante froideur ? Pourquoi vouloir me priver de la félicité que vous m’avez procurée sans le vouloir, et empoisonner la douceur d’un moment qui peut seul me faire oublier tout ce que j’ai souffert ? Est-il possible, monsieur, répondit-elle avec impatience, mais un peu radoucie, que vous regardiez votre conduite comme honnête ? De quel droit avez-vous osé me surprendre ?… Venir m’écouter ? — Vous me blâmez trop légèrement ; votre amie madame Charlton m’a permis de venir ici vous chercher. Il est vrai que, lorsque j’ai entendu le son de votre voix… lorsque je vous ai entendu prononcer le nom de Fidèle, lui parler de son maître… Arrêtez, arrêtez ! Je ne saurais supporter que vous me rappeliez cette idée. Il