Page:Burney - Cecilia ou Memoires d une heritiere 4 an III.djvu/161

Cette page a été validée par deux contributeurs.

à ce que je vois, dit milady, après toutes les peines, toutes les ruses et toute la dépense auxquelles j’ai été forcée pour vous obliger ; tandis que pendant ce temps, le pauvre Mortimer a donné dans toutes les gazettes le signalement de son chien favori, et l’a fait crier dans tous les bourgs du royaume. Cécile qui n’avait pas oublié ce que madame Delvile lui avait assuré de son étourderie, ne répondit rien. — Ah ! si vous aviez vu, continua-t-elle, la figure niaise de Mortimer, lorsque je lui ai dit que vous mouriez d’envie de le voir avant son départ ! Il a rougi… précisément comme vous rougissez actuellement… Vous vous ressemblez furieusement, bonnes gens. Je crains donc, cria Cécile peu fâchée de cette observation, que vous n’aimiez jamais ni l’un ni l’autre. — Oh ! pardonnez-moi ; personne au monde n’aime autant que moi les gens singuliers. Les gens singuliers ! Et en quoi le sommes nous ? — En mille choses. Vous savez que vous êtes si bonne, si sérieuse et si circonspecte ! Comment ?