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de lui, que sa santé soit aussi mauvaise. Cette réflexion réveilla toutes ses craintes ; et plus le silence de madame Delvile, qui n’écrivait pas, devenait alarmant, plus son attachement pour Fidèle augmentait.

Cécile allait entrer dans sa majorité ; elle était occupée des arrangements que son établissement exigeait. Elle se proposait de prendre possession d’une grande maison qui avait appartenu à son oncle, et qui n’était éloignée que de trois milles de celle de madame Charlton. Elle donna ses ordres pour qu’on la réparât ; elle recevait dans cet intervalle les plaintes de ses fermiers, leur promettait d’y avoir égard, et de leur faire du bien. Elle commença à se conduire, comme on a droit de l’attendre d’un vrai père de famille.

Dans ce même temps, on lui apporta une lettre de madame Delvile, qui lui faisait des excuses de ce qu’elle avait tardé si long-temps à lui écrire ; ajoutant qu’elle en avait été empêchée par plusieurs embarras domestiques, qui ne l’étonneraient point, quand elle saurait que Mortimer