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point eu lieu ; mais son esprit n’était pas dans son assiette ordinaire. Toutes les fois qu’elle travaillait ou qu’elle lisait, la vue de Fidèle, toujours à ses côtés, détournait son attention : il en était de même lorsqu’elle se promenait ; Fidèle ne manquait jamais de la suivre, et lui rappelait la lettre qu’elle attendait, et qu’elle croyait devoir trouver à son retour chez madame Charlton.

Les gentilshommes de la province, qui pendant la vie du doyen avaient recherché Cécile, continuèrent à lui rendre leurs hommages, et renouvelèrent leurs empressements, mais les choses ne pouvaient pas aller bien loin. M. Biddulp fut de ce nombre ; néanmoins Cécile, sans s’en appercevoir, lui témoignait plus d’égards qu’à tous les autres, parce qu’elle savait qu’il était l’ami de Delvile. Après s’être entretenu en général de toutes les personnes qui composaient la maison qu’elle venait de quitter, il s’informa plus particulièrement de son ami, et ajouta : Je suis en vérité, bien affligé de voir, par tout ce que j’apprends