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au sujet de l’envoi de ce chien ; elle savait que Delvile avait souhaité qu’il le suivît à Bristol ; sa mère, toujours empressée à l’obliger, aurait moins voulu alors que jamais en négliger l’occasion. Elle ne pouvait donc pas douter qu’elle ne le lui eût envoyé ; et c’était, suivant toutes les apparences, de Bristol qu’il venait. Était-il probable que Delvile eût osé prendre la liberté de lui faire ce présent ? Il n’y avait que très-peu de temps qu’il l’avait exhortée à l’oublier, et il aurait été singulier qu’il lui eût envoyé un animal si propre à lui rappeler son souvenir. Quelle pouvait être la lettre qu’on lui avait annoncée ? D’où et de qui devait-elle venir ? Tout ce qu’elle pouvait supposer avec une apparence de vraisemblance, était que ce serait un tour de milady Pemberton, qui aurait persuadé à Delvile de lui envoyer ce chien, en l’assurant peut-être qu’elle l’avait demandé.

Cette idée toute singulière qu’elle était la révolta d’abord, et lui fit naître celle de le renvoyer tout de suite au château ;