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ses étourderies, qu’il n’aurait pu en trouver dans des conversations plus sensées.

Le caractère de Morrice était tel qu’il le fallait pour amuser une nombreuse compagnie : avide de plaisir et toujours prêt à faire tout ce qu’on souhaitait, porté à se rendre agréable, sans considérer jamais si les moyens qu’il employait pour y réussir n’offensaient personne ; le premier à inventer une malice et à la mettre en œuvre, et le dernier à se fâcher quand il en devenait lui-même l’objet ; gai, insouciant et léger, c’était un composé de pétulance et de bonne humeur.

Cécile, en quittant cette maison, se promit bien qu’elle n’y reviendrait pas si-tôt ; elle était extrêmement mécontente de milady Marguerite, sans soupçonner, cependant, qu’elle eût des raisons particulières de la haïr. Sa propre innocence et l’estime qu’elle avait pour M. Monckton, qu’elle croyait animé pour elle des sentiments les plus épurés et les plus désintéressés, l’empêchaient de présumer