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avec un peu de vivacité ; il me semble qu’il n’en a point été question ; c’est ce que nous verrons, ajouta M. Monckton, et rira bien qui rira le dernier.

Oh ! cela ne se passera pas ainsi, je vous assure. Assez indifférent sur ce qu’on pouvait lui dire au sujet des autres femmes, M. Monckton ne souffrait pas patiemment qu’on le plaisantât relativement à Cécile : il se proposait en conséquence, d’intimider assez Morrice pour qu’il n’eût plus envie de recommencer ; et il y réussit parfaitement. Ce pauvre personnage, dont les observations et les discours étaient l’effet du hasard et de son étourderie, ne soupçonnait point les desseins de M. Monckton ; et quoiqu’il ne crût pas que Cécile eût parlé de lui, il imagina que M. Monckton cherchait à le rendre la fable de la compagnie ; c’est pourquoi il prit le parti d’éviter soigneusement de rien dire qui pût lui rappeler ce qui venait de se passer. Il avait été admis chez lui, parce qu’il se promettait plus d’amusement de ses sottises et de