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venait une fois à s’en appercevoir, elle éviterait soigneusement toute espèce de commerce avec lui.

Il commença donc à lui parler du plaisir que milady prenait aux travaux de la campagne, et sur-tout à la culture des arbres, et combien il se flattait que Cécile lui ferait souvent l’honneur de la venir voir, sans exiger, attendu ses infirmités, qu’elle lui rendît exactement ses visites. Il continuait sur le même ton, lorsque Morrice, qui était sorti de la maison par une porte de derrière, et avait pris le plus court chemin pour les devancer et se cacher derrière un laurier épais, en sortit tout-à-coup pour les surprendre. Ah ! ah ! s’écria-t-il en riant de toutes ses forces, je vous attrape à la fin. Voilà une bonne anecdote à raconter à milady Marguerite ; je vous promets qu’elle la saura. M. Monckton, toujours sur ses gardes, lui répondit sans hésiter : Je vous prie, Morrice, de n’y pas manquer ; ayez soin aussi de l’instruire de ce que nous disions de vous. De moi ? s’écria-t-il